150 ans du métro londonien
Le projet de la première ligne de métro
Depuis les années 1830, étant donné la croissance rapide de la capitale britannique depuis la révolution industrielle, naît le projet de construire un métro. Avec plus de 2,8 millions d’habitants en 1861, Londres devient la ville la plus peuplée au monde. La circulation dans le centre prend des allures de cauchemar. Le parlement donne alors son accord à la construction d’une ligne souterraine dès 1855 mais le manque de fonds retarde le projet.
Les travaux, financés par l’Etat et une compagnie ferroviaire privée, débutent en février 1860. La première ligne du premier métro du monde ouvrira finalement ses portes au public le 10 janvier 1863. Sur 4,8 kilomètres ont été construites sept stations (qui sont aujourd’hui sur la ligne Hammersmith & City), dont les gares ferroviaires de Paddington, King’s Cross et Farringdon.
À long terme, l’objectif était de desservir les trois plus grandes gares de l’époque, King’s Cross, Euston et Paddington, vers la City, le quartier financier, au centre de Londres. Il s’agit d’amener des milliers de voyageurs britanniques ou étrangers dans la plus puissante place financière au monde. Le métro se révèle alors décisive dans le développement de la ville.
En décongestionnant les rues de la capitale, le métro favorise aussi l’extension de la ville. La banlieue est plus proche du centre de la métropole. Finalement, toutes les lignes du métro de Londres seront électrifiées entre 1890 et 1900, ce qui règle le problème de la vapeur, et donc de la ventilation.
Un succès controversé
Aujourd’hui, le réseau londonien couvre 402 kilomètres et dessert 270 stations. Le cap du milliard de passagers annuel a été franchi en 2007. S’il est le plus ancien, le Tube est loin d’être le plus fréquenté au monde (11e mondial en termes de fréquentation). Celui de Tokyo, par exemple, est trois plus emprunté. Ce n’est pas non plus le plus grand en terme de longueur des voies et de stations (c’est New York) et la densité des stations n’est clairement pas aussi élevé qu’à Paris.
Les attaques terroristes en 2005 ont montré à quel point la capitale britannique reste fragile. Le métro est le nerf de la ville. Bien gérer les flux reste un défi pour une mégalo-métropole comme Londres pour rester un centre global.
Le métro dans les autres mégalo-métropoles
Les première voies du réseau de New York sont inaugurés en 1968 mais ce n’est qu’en 1904 que les premières lignes souterraines sont mises en service . Le réseau compte aujourd’hui 28 lignes et 400 km de voies. Il est sale, parfois lent mais on lui pardonne parce qu’il est l’unique transport souterrain du monde à rouler 24h sur 24, 7 jours sur 7. C’est un réseau complexe : plusieurs lignes peuvent emprunter les mêmes voies, les stations sont des dédales, les numéros de voies sont chiffrés et lettrés… Les travaux et les changements les soirs de semaine et les week ends sont très fréquents, justement parce que comme il ne s’arrête jamais, il n’y a aucun créneau disponible pour les travaux. Enfin, si le système d’express / local est au premier abord difficile à comprendre, il se révèle très pratique pour des trajets de longue distance.
Le métro de Chicago ouvre son premier tronçon en 1892, ce qui en fait la plus vieille installation métropolitaine encore en activité (Londres et NY n’exploitant plus leurs tous premiers tracés). C’est un des métros les plus « visibles » du monde, avec 151 km en surface ou en aérien, contre 19,5 km en tunnel.
Paris n’entreprend la construction de sa première ligne de métro qu’en 1900. Mondialement connu, il se dégage une atmosphère particulière du métro parisien, notamment grâce à la sauvegarde des bouches de métro et des stations « art nouveau ». Paris a récemment automatisé la ligne historique, la ligne 1 et investit dans les transports du Grand Paris. La fréquence et la densité du métro parisien explique en partie que la « ville-musée » reste une capitale dynamique et compétitive.
En 1913, le métro de Buenos Aires est le premier mis en service dans l’hémisphère sud. Il comporte six lignes.
Le métro de Moscou est le plus rapide au monde, atteignant les 120 km/h. Il a ouvert en 1935 et transporte annuellement 3,2 milliards de passagers. Avec 12 lignes et 172 stations, il s’étend sur 285 km. Il est resté pendant très longtemps le métro le plus fréquenté au monde avant de se faire dépasser par celui de Tokyo. Il demeure toutefois imbattable quand à la beauté des stations. 44 sont classées monument historique et plusieurs autres ont été primées lors de concours internationaux.