La république bobo

Le bobo est devenu ce qu’on pourrait appeler un must médiatique. Même sur le blog, l’article sur le hipster, le bobo et le bomeur s’impose comme l’article le plus populaire. A Paris, les bobos ont enfin passé le périph’ et le mot est entré dans le vocabulaire courant. 

   

Bobobashing et imprécisions

En février 2013, Marine Le Pen a traité NKM de «bobo de gauche». Aucun commentaire nécessaire. On nage dans l’aberration. Le bobo est, depuis quelque temps, une insulte pratique pour l’extrême droite, la droite et même l’extrême gauche. Il est montré du doigt par les extrêmes pour avoir gentrifier des quartiers populaires. Quand à la droite traditionnelle, elle le méprise pour ses penchants progressistes et écologistes. Par exemple, les bobos sont fiers de payer des impôts. Insupportable pour la droite !

Dernier tord : les bobos travaillent dans des métiers créatifs et parfois glamour. Alors forcément, ça ne peut pas être le vrai peuple mais de l’autre coté, on oublie que leurs salaires sont loin de ceux de la vraie bourgeoisie. Entre deux, le bobo, bouc émissaire facile, est critiqué de tous bords.

Il existe un véritable malentendu depuis que les discours politiques caricaturent le bobo. Les sondages montrent que, pour la plupart des français, il est associé à des revenus élevés. Cependant, les bobos se reconnaissent aux valeurs qu’ils partagent plutôt que selon des caractéristiques socio-économiques ou démographiques. Le capital financier est moins pertinent pour ce groupe que le capital culturel. Les bobos sont une élite éduquée et connectée. 

Si les journalistes abusent du mot et les responsables politiques multiplient les contre-sens, les sociologues, quand à eux, prennent leur distance par rapport à ce néologisme inventé à New York. Dommage car le bobo est bien plus complexe qu’il n’y paraît.

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La république bobo, le livre qui rend justice à ceux qu’on adore détester

A partir du 5 février, les bobos auront enfin un livre qui leur rend justice et redore leur blason.

Ecrit par un couple bobo (forcément), Laure Watrin et Thomas Legrand, le livre se propose de clarifier l’identité du bobo pour mieux le réhabiliter. Parce qu’après tout, il est le promoteur des modes urbains de demain. Selon le couple, le bobo redynamise le vivre-ensemble tout en restant connecté au monde. Il tente de concilier des contraires et de s’adapter dans une société morcelée… On aurait tord d’en faire si vite un bouc émissaire.

Dans cette optique, l’ouvrage pluridisciplinaire présente le bobo comme l’un des fers de lance de la république du XXIe siècle. Les journalistes citent le blog, avec un extrait de l’article Peut-on être bobo à Moscou ? Ils révèlent au passage quelques indices sur la vraie vie de Ken Métrosexuel… A suivre !

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