Le Pop Up Store d’Adopteunmec.com

     Imaginez des Ken en chair et en os. Grandeur nature, en couleur, en 3D et en vitrine ! Le site de rencontres AdopteUnMec.com a ouvert mardi dernier une boutique temporaire, « un pop-up store« , dans le centre de la capitale française. De jeunes et jolis spécimens masculins, membres du site et donc à la recherche de l’âme soeur, figurent en vitrine et en rayons, enveloppés dans des boîtes façon Ken et Barbie.

     Un communiqué le 1er avril dernier annonçait l’ouverture de la boutique, en guise de poisson d’avril. Mais face à un véritable engouement, le site a décidé de se lancer dans l’aventure pour de vrai. Dopé par des campagnes publicitaire décalées, il n’est en pas à son premier buzz. La boutique va ensuite se déplacer à Bruxelles, Lausanne, Toulouse et Lyon.   

Un coup marketing  qui alimente la pompe à fric

     La boutique s’organise en deux espaces: un étage pour la sélection, avec les hommes exposés ou ceux qui sont classés sur iPad et le sous-sol pour les rendez-vous dans un espace « lounge ». Ceux qui souhaiteraient faire plus ample connaissance sont donc encouragés à le faire sur place. 

    Lequel choisir ? Ils sont bien sûr soigneusement catégorisés et déguisés (la subtilité dans ce monde là n’est pas la bienvenue – time is money) : il y a le surfeur en Marcel, le  de bord à l’âge rassurant, le vétérinaire sexy, Mr Muscle, Mr Chic, le barbu, le mécano,… Un bon stock en somme.

     Dans un marché juteux mais désormais saturé, il faut trouver des niches pour se démarquer. Si les femmes ont un accès gratuit et illimité au site, les hommes payent 30 euros par mois. Assumant le coté décalé et ciblant les jeunes, AdopteUnMec.com compte déjà 4,7 millions d’inscrits après 4 ans d’existence et 600 000 membres actifs. Le chiffre d’affaires devrait atteindre 15 millions d’euros en 2012. 

    

Une inégalité de traitement scandaleuse entre hommes et femmes

     L’homme en vitrine dans une petite boîte de poupée n’a pas de quoi réjouir ni divertir, surtout pas Ken qui sait pertinemment ce que c’est. Il y a là un sandale : en quoi l’homme en vitrine peut-il faire rire, alors que la femme en vitrine est une chose nécessairement humiliante. La métrosexualité a préparé le terrain : l’homme est objet. L’ancien sexe faible croit avoir pris le pouvoir mais il ne fait là qu’inverser le rapport de forces et conforter ce système aliénant. Les féministes devraient encore plus s’offusquer que s’il s’agissait de femmes en vitrine. Il est là le danger : accepter inconsciemment la marchandisation de nos corps, la marche forcée vers la séduction et la rationalisation des goûts qui va souvent avec.

  

Boutique AdopteUnMec.com

15 rue des Halles, Paris 1er