Pour en finir avec le cliché de la ville-musée

    Ce cliché-là a la vie dure : la Ville lumière ne serait plus grand chose face à New York et Londres. Coincée intra muros, elle n’attirerait plus et se serait embourgeoisée à tel point qu’elle ne serait qu’un musée. Pourtant, un article du Monde sur les parisiens (l’Homo Parisianus) analyse de récentes statistiques et dément le manque de dynamisme de la capitale 

 

Une ville-monde encore très dynamique

     Paris continue de concentrer les emplois qualifiés, l’offre culturelle et offre un maillage de transports incroyablement dense. Son patrimoine et son passé glorieux lui donnent un avantage dans la course à la capitale consommatrice. 5ème plus grand PIB pour une agglomération, Paris demeure de loin une des villes les plus compétitives du monde.

     Ces dernières années, la capitale française a même fait preuve d’audace avec un renouveau architectural très attendu. On observe aussi une véritable révolution des transports avec entre autres un nouveau réseau de métros pour le Grand Paris ou des concepts innovants comme un mobilier urbain intelligent ou un pont-trampoline au dessus de la Seine. Paris s’impose comme une ville très ouverte et très sensible aux dernières tendances. Dans le domaine de la restauration par exemple, l’heure est aux restos cachés et aux foods trucks

   
Plus riche, plus cosmopolite et plus inégalitaire

    Ce qui a vraiment changé à Paris, ce sont les inégalités. Elles se creusent inévitablement. La mondialisation profite largement aux mégalo-métropoles et laisse parfois en marge les zones périurbaines qui en souffrent. Mais si les arrondissements les plus pauvres de Paris se sont progressivement embourgeoisés, cela ne doit pas cacher  deux phénomènes : la montée en puissance de l’immigration dans une ville multiculturelle et progressiste ainsi qu’une pauvreté de plus en plus grande, les deux phénomènes n’étant pas liés.

   

La population parisienne

En moyenne, les parisiens sont plus jeunes, plus diplômés, plus riches et plus mobiles que le reste des Français. Infiniment plus écolos aussi…. 

Le jeune cadre connecté = on ne parle plus de jeune cadre dynamique mais connecté. Les cadres représentent 42,4 % de la population active à Paris. Ils passent une bonne partie de leur temps sur internet.  Avec leur style et niveau de vie, ils sont plus proches des New Yorkais que des Marseillais. 

La working girl avec enfant = la Parisienne est active, indépendante et émancipée…  Record absolu : 81 % des mères avec bébés de moins de 3 ans ont une activité. 

L’étranger en quête d’eldorado = le marché du travail parisien est dynamique, même dans des secteurs peu qualifiés, et attire donc les étrangers. Démentant le cliché du regroupement familial, 52 % des immigrés vivant à Paris sont des femmes, de plus en plus jeunes et qualifiées.

Le beurgeois = 26 % des immigrés parisiens actifs sont cadres ou exercent des professions intellectuelles supérieures. L’ascenseur social n’est donc pas en panne pour eux. Cette nouvelle bourgeoisie est principalement d’origine maghrébine.

Le bobo écolo = les brunchs, le bio, les produits régionaux, les ruches sur les toits de Paris, les jardins partagés, les concept stores, les boutiques éphémères,… Le bobo écolo – pléonasme- est le nouvel urbain par excellence. Toutefois, le bobo a de moins en moins les moyens d’être à Paris lorsqu’il fonde une famille – surtout s’il devient bomeur – et passe de plus en plus l’autre coté du périph’. 

Le SDF = l’INSEE estime qu’ils seraient au nombre de 5000 à vivre sans toit dans la capitale.